sábado, 2 de mayo de 2009

Grippe : le Mexique se veut rassurant, l'OMS dans le flou
LEMONDE.FR | 02.05.09 | 20h34


lus d'une semaine après l'apparition au Mexique du virus de la grippe porcine, le flou demeure sur les risques d'une pandémie mondiale et la gravité de la maladie. Jusqu'à présent, le virus a fait dix-sept morts – seize au Mexique et un aux Etats-Unis – et s'est propagé à dix-sept pays.

Samedi 2 mai, les autorités mexicaines ont estimé que le virus semblait en "phase de stabilisation", jugeant toutefois "prématuré" d'annoncer un recul de l'épidémie. "Je crois que nous avons des éléments pour signaler que nous sommes dans une phase de stabilisation", a déclaré le ministre de la Santé, José Angel Cordova. Le bilan de la grippe au Mexique, considéré comme le foyer du virus A(H1N1), a atteint 443 cas confirmés, soit 46 de plus que la veille. Selon les autorités mexicaines, le virus est moins "agressif" qu'on ne le craignait et son taux de mortalité nettement inférieur à celui de la grippe aviaire ou au SRAS, responsable en 2003 de la mort de 800 personnes, principalement en Asie.

La capitale, Mexico, demeure l'épicentre de la grippe porcine où onze des décès ont été recensés. Il s'agit pour la plupart de femmes, dont l'une enceinte de sept mois. L'activité continue de tourner au ralenti, le gouvernement ayant maintenu jusqu'à mercredi la fermeture de tous les restaurants, bars et cinémas, ainsi que des principaux sites touristiques. Des opérations de contrôle sanitaire ont démarré samedi dans le métro, seul grand lieu de concentration resté ouvert pour éviter le chaos.

Malgré les déclarations rassurantes venues du Mexique, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué samedi ne pas savoir "à quel point la pandémie peut être grave ou bénigne". "Je ne critique pas le gouvernement du Mexique qui doit faire face à une situation très compliquée et a été exceptionnellement coopératif lorsque nous avons demandé des informations", a tenu à préciser le Dr Michael Ryan, directeur à l'OMS du réseau mondial d'alerte et d'action en cas d'épidémie. Selon ce responsable, l'évolution de la situation "dans les prochains jours en Europe" permettra de déterminer à quel point le virus mutant s'est propagé, condition de la mise en alerte pandémique maximale de niveau 6. L'OMS a déclaré mercredi dernier la phase d'alerte 5 pour une pandémie "imminente". Le niveau maximum d'alerte 6, qui n'a pas encore été déclenché, "décrit l'état de pandémie, mais pas son degré de gravité", a souligné le Dr Ryan.

En France, vingt-deux cas "possibles" de grippe étaient en cours d'évaluation samedi, six étant déclarés "probables" et deux ayant été confirmés vendredi soir. Les six cas probables sont pour cinq d'entre eux hospitalisés en région parisienne et pour le dernier en Aquitaine. Il s'agit dans tous les cas de personnes de retour du Mexique.

De leur côté, les Etats-Unis ont recensé samedi 160 cas confirmés dans 21 Etats, contre 143 précédemment. La plupart des cas sont bénins, a déclaré un responsable du Centre fédéral de contrôle et de prévention des maladies (CDC). Face aux inconnues de la grippe porcine, le président américain Barack Obama a expliqué samedi qu'il préférait prendre trop de précautions plutôt que pas assez. M. Obama a invoqué la méconnaissance de l'évolution du virus pour expliquer l'abondance de mesures prises par son administration, alors que les autorités sanitaires continuaient d'évaluer la gravité de l'épidémie.

En Egypte, les autorités ont commencé l'abattage des 250 000 porcs élevés sur son territoire, une mesure radicale et controversée prise après l'apparition de la grippe au Mexique. Cette décision de l'Egypte, où aucun cas animalier ou humain de la nouvelle maladie n'a pour l'instant été détecté, a été largement critiquée, d'autant plus que l'OMS a indiqué n'avoir connaissance d'"aucune personne contaminée par des porcs".

No hay comentarios:

Publicar un comentario